Robert Vialle, un artiste inclassable

Voilà un artiste, un homme, qui pense avoir la fibre d’un peintre plus que celle d’un photographe… alors même qu’il s’apprête à faire une exposition de photographies. Il suffit cependant d’en voir quelques unes pour commencer à comprendre.

Une voie limpide

Le chemin de vie de Robert Vialle a rejoint celui du Taoïsme, par intuition d’abord puis de manière très affirmée. Il est guidé par la recherche de l’acte spontané duquel émane la puissance naturelle propre à chacun. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait toujours évolué dans une mouvance artistique, au sens large du terme.

C’est ainsi que dans sa prime jeunesse il s’est intéressé aux Arts Appliqués dans une école marseillaise avant d’entrer à l’Ecole Boulle. Puis, grâce à un DESS d’Urbanisme spécialisé dans le patrimoine, de laisser son empreinte au cœur même de Marseille pendant 22 années.

Sa première exposition de photos

Dès le premier coup d’œil sur ces photos, l’émotion esthétique est là. Et n’est-ce pas le propre d’un artiste que de remuer nos sentiments, puis de nous interpeller et parfois même nous déranger ? L’émotion ne s’explique pas, si ce n’est par l’harmonie que dégagent ces formes abstraites créées par Robert, ou bien encore grâce à un mystère qui nous questionne avec force.

Et pourtant ces photographies n’ont fait que saisir le réel brut, c’est un instantané sans retouches, la création d’un regard prompt à saisir la beauté, le geste spontané de quelqu’un qui sait trouver sa propre puissance vitale.

La photo justifie ses errances…

Cette première exposition de Robert n’est pas le fruit d’errances lointaines, bien au contraire. Il a subi, comme toute la planète, un enfermement qui ne l’autorisait pas à aller au-delà du Vieux Port de Marseille. Convaincu que la création prend des forces dans la contrainte, il s’est emparé de son « outil » et a regardé sa ville au fond de l’âme.

Le même outil qu’il avait emporté avec lui jusqu’à Kyoto, cité des temples zen, à peine quelques mois plus tôt. Un outil qui ne le quittait pas chaque fois qu’il partait sur la Méditerranée, attiré par les fonds sous-marins qu’il a beaucoup visité. Et puis, pour notre plus grand plaisir, il a écouté un ami qui lui a soufflé que ces photos il se devait de les partager…